L’affaire des airbags Takata fait malheureusement de nouveau la une ! Cette fois, c’est au tour de Toyota et Mercedes d’être au cœur d’une vaste opération de rappel sur demande du Gouvernement. L’État français vient en effet d’ordonner une mesure exceptionnelle : plus de 170 000 véhicules équipés d’airbags Takata sont désormais interdits de circuler sur les routes françaises tant que leurs équipements n’ont pas été remplacés. Retour sur ce stop drive et ce scandale mondial qui n’en finit pas de faire parler de lui.
Takata : un scandale de sécurité planétaire
Les problèmes commencent au tournant des années 2000, l’équipementier japonais Takata fournit à une multitude de constructeurs automobiles des airbags bon marché, intégrant un gaz propulseur à base de nitrate d’ammonium. Ce composant chimique instable, notamment en cas de chaleur et d’humidité, peut exploser avec une violence extrême pouvant causer des déclenchements d’airbags incontrôlés, voire spontanés, des éclats métalliques projetés dans l’habitacle… Tout comprendre sur le scandale des airbags Takata dans notre article ici. Malgré les premières alertes en 2013 et les rappels lancés par des marques comme Honda, BMW ou Ford, ce n’est que bien plus tard que l’on prend la mesure de l’ampleur du problème.
Le Gouvernement hausse enfin le ton
Face à l’inertie des dernières années et aux risques toujours présents, le gouvernement a finalement décidé d’intervenir. En mars 2025, une nouvelle procédure est mise en place : lorsqu’un airbag Takata est identifié lors du contrôle technique, le propriétaire en est notifié. En un mois, plus de 70 000 cas ont ainsi été détectés, représentant 3,6 % des véhicules contrôlés.
Mais cette fois, les autorités ne se contentent plus de recommandations. Le 10 avril 2025, le ministère de l’Écologie exige des mesures fermes : les marques concernées doivent lancer une campagne dite « stop drive », interdisant la conduite de tout véhicule équipé d’un airbag Takata tant que celui-ci n’a pas été remplacé.
Toyota et Mercedes : plus de 170 000 véhicules concernés
C’est donc au tour de Toyota et Mercedes, ensemble, ils totalisent environ 172 000 véhicules interdits de circulation à partir d’avril 2025.
Les modèles Toyota concernés
Toyota a déjà mené plusieurs campagnes de rappel depuis 2015, avec un taux de remplacement proche de 90 %. Malgré cela, environ 70 000 véhicules circulent encore en France avec un airbag Takata non remplacé.
Voici la liste des véhicules concernés :
• Auris I (2006-2012)
• Avensis II (2002-2008)
• Avensis Verso (2002-2008)
• Corolla IX (2001-2010)
• Hilux VII (2005-2015)
• Picnic II (2003-2005)
• RAV4 II (2003-2005)
• Yaris I, II et III (2001-2017)
Les modèles Mercedes concernés
Mercedes en est déjà à sa quatrième vague de rappel pour les airbags Takata. Sur les 217 877 véhicules initialement concernés, 53 % ont déjà été réparés. Il en reste donc environ 102 400 toujours en circulation avec un risque potentiel.
Voici la liste des modèles impactés :
• Classe A II (type 169) : 2004-2016
• Classe C II & III (types 203 et 204) : 2004-2016
• Classe E IV (types 207 et 212) : 2004-2016
• Classe M II (type 164) : 2004-2016
• Classe R : 2004-2016
• GL I (type 164) : 2004-2016
• SLK II (type 171) : 2004-2016
• SLS (type 197) : 2004-2016
• GLK (type 204) : 2004-2016
• Classe G (type 461) : 2014-2018
• Vito / Classe V (type 639) : 2005-2018
• Sprinter (type 906) : 2005-2018
Une interdiction de rouler immédiate
La campagne « stop drive » est sans équivoque : les véhicules listés ci-dessus ne doivent plus être conduits tant que l’airbag Takata n’a pas été remplacé. Heureusement, les constructeurs prennent en charge intégralement le remplacement de l’airbag. L’intervention est rapide et peut être effectuée chez n’importe quel concessionnaire de la marque. En cas d’impossibilité de déplacement, une assistance pour rapatrier le véhicule peut être possible. Comment savoir si votre véhicule est concerné ? Si vous pensez que votre véhicule est concerné, le moyen le plus simple pour vérifier est de saisir le numéro de série (VIN) de votre voiture sur le site officiel de votre constructeur. Des pages dédiées permettent de savoir immédiatement si votre voiture fait l’objet d’un rappel.
Un enjeu de sécurité publique
Selon le Gouvernement, 2,3 millions de véhicules embarqueraient encore ces airbags en France, le sujet dépasse largement le cadre du rappel classique. Il s’agit ici d’un véritable enjeu de santé publique, justifiant les mesures radicales de stop drive. Si cette crise met en lumière les défaillances passées dans le suivi des équipements automobiles, elle souligne aussi l’importance croissante de la transparence et de la responsabilité des constructeurs. Cette interdiction de circulation imposée à plus de 170 000 véhicules Toyota et Mercedes marque une étape inédite dans la gestion des rappels automobiles en France. Elle rappelle que, face à un danger grave et avéré, la sécurité des usagers doit primer sur toute autre considération.