Crash-tests des voitures sans permis : des résultats inquiétants

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Depuis quelques années, les voitures sans permis, ou quadricycles légers, connaissent un essor spectaculaire. Longtemps cantonnés à un rôle de solution de repli pour conducteurs privés de leur permis, ces petits véhicules séduisent désormais une clientèle plus jeune, grâce à des modèles au design original et au prix attractif, comme la Citroën Ami. Accessible dès 14 ans avec un permis AM, cette catégorie de véhicules s’est imposée comme une alternative aux deux-roues pour les trajets urbains.


Mais derrière cet engouement se cache une réalité plus préoccupante : ces voitures affichent une accidentalité plus meurtrière que les voitures particulières et leurs performances en matière de sécurité laissent sérieusement à désirer. Les récents crash-tests de la Citroën Ami et de l’Aixam Crossline peuvent faire peur.

Un marché en pleine expansion

Les ventes de quadricycles motorisés sont en fortes augmentations en France, dépassant les 30 000 immatriculations annuelles. Le pays concentre à lui seul environ la moitié des ventes européennes, porté par des constructeurs nationaux bien implantés comme Aixam, Ligier et Citroën. L’Ami, avec son tarif d’entrée de gamme sous les 8 000 euros et son look atypique, a donné un coup de fouet au segment.
Le marché touche désormais un public varié : des adolescents impatients de goûter à l’autonomie aux citadins à la recherche d’une alternative à la voiture classique, en passant par des conducteurs ayant perdu leur permis. Résultat : le parc roulant augmente, et avec lui, le nombre d’accidents.

Une accidentalité importante

Si les quadricycles représentent une part infime du parc automobile, les statistiques montrent un taux de mortalité bien plus élevé que la moyenne nationale. En 2024, 445 accidents impliquant des voiturettes ont été recensés, entraînant 37 décès, dont 34 parmi les conducteurs ou passagers soit un décès pour 12 accidents. 68 % de ces décès surviennent hors agglomération, là où les vitesses en jeu sont plus élevées et où la faible protection des quadricycles montre ses limites. Cette hausse de plus de 60 % du nombre de morts par rapport à l’année précédente confirme une tendance préoccupante.

Des crash-tests alarmants

Pour mieux comprendre ce risque, une émission allemande spécialisée, en partenariat avec l’organisme Dekra, a réalisé un crash-test sur deux quadricycles légers : une Aixam Crossline diesel et une Citroën Ami électrique. Les voitures sans permis ont reçu un choc frontal décalé à 45 km/h contre une barrière déformable, simulant une collision avec une voiture.
De l’extérieur, le résultat pourrait presque sembler rassurant : l’avant du véhicule absorbe une partie du choc et l’habitacle ne s’effondre pas. Mais les résultats sur les mannequins sont inquiétants: sans airbag, la tête du conducteur percute violemment le volant, le cou subit une extension extrême et, dans le cas de l’Ami, le torse est aussi touché. Les experts concluent qu’il est « très probable » qu’un tel choc soit fatal au conducteur.
Ces résultats confirment ceux de précédentes campagnes d’Euro NCAP, où les quadricycles testés plafonnaient entre zéro et deux étoiles.

Une réglementation permissive

Pourquoi ces véhicules sont-ils si vulnérables ? La réponse tient en grande partie à la réglementation. Les quadricycles légers ne sont pas soumis aux mêmes obligations que les voitures : pas d’airbag, pas d’ABS … et aucun crash-test d’homologation équivalent à ceux imposés aux automobiles.
Les constructeurs expliquent que l’ajout de tels équipements serait difficile à concilier avec la limite réglementaire de 425 kg à vide pour les quadricycles légers. De plus, leur vitesse maximale est limitée à 45 km/h, ce qui, sur le papier, devrait réduire la gravité des chocs… mais les crash-tests prouvent que cette limitation ne suffit pas à protéger efficacement les occupants, surtout en cas de collision avec un véhicule plus lourd.

Le facteur humain : formation minimale et jeunesse des conducteurs

À la fragilité structurelle des véhicules s’ajoute un autre élément aggravant : le profil de leurs conducteurs. Près de la moitié des acheteurs d’Ami sont mineurs. Or, pour obtenir un permis AM, il suffit de suivre 8 heures de formation théorique et 4 heures de conduite, sans passer l’examen du Code de la route.
Cette formation réduite, combinée à un manque d’expérience de la route et à des comportements parfois imprudents, augmente le risque d’accidents. Un évitement brusque ou un freinage d’urgence peut vite tourner à la catastrophe si le véhicule n’offre pas une tenue de route et une stabilité suffisantes.

Vers un encadrement renforcé ?

Malgré la hausse du nombre de victimes, le marché pourrait poursuivre sa croissance. L’augmentation du coût du permis de conduire et des voitures neuves rend ces microcars attractifs pour de plus en plus de profils. Ils séduisent aussi les personnes privées de permis, qui restent plusieurs dizaines de milliers chaque année.
Les chiffres de l’accidentalité et les crash-tests spectaculaires commencent à alerter l’opinion publique et certains élus. Des voix s’élèvent pour demander un durcissement des normes : intégration d’équipements de sécurité actifs et passifs obligatoires, mise en place de crash-tests d’homologation plus stricts et révision des conditions d’obtention du permis AM.


Un meilleur encadrement pourrait passer par :


• L’obligation d’airbags et de systèmes de freinage modernes
• Une formation plus complète, incluant un examen théorique
• La fixation de critères de résistance minimaux inspirés des normes automobiles
• Une sensibilisation renforcée des jeunes conducteurs aux risques réels de ces véhicules

Conclusion : une vigilance indispensable

Les voitures sans permis sont une réponse pratique à certains besoins de mobilité : elles permettent aux mineurs de se déplacer de façon autonome, offrent une alternative à la voiture classique pour les trajets courts et restent plus sûres qu’un deux-roues en cas de chute.
Mais leur succès commercial ne doit pas masquer leurs failles : une accidentologie plus meurtrière que la moyenne, des protections structurelles insuffisantes et des conducteurs parfois peu préparés. Tant que la réglementation ne sera pas adaptée pour renforcer leur sécurité, ces véhicules resteront un danger sous-estimé sur nos routes.

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4 commentaires

Ben - 08/09/2025 00:08:39


Pour pouvoir faire la formation validant le permis AM, il faut avoir obtenu l'Attestation scolaire de sécurité routière, l'ASSR1 (en classe de 5e) ou l'ASSR2 (en classe de 3e). Pour valider cet examen, dont la formation est faite par les professeurs de collège qui n'ont pas le temps de le faire correctement. Les questions à l'examen sont souvent d'une facilité déconcertante et il suffit d'avoir 10/20 pour valider l'examen (soit 50% d'erreur !!) contre 5 fautes sur 40 au vrai permis. Pas étonnant que les conducteurs de ces trucs à roulettes soient de vrais danger, non seulement pour eux mais surtout pour les autres (piétons, cyclistes, motards...). La conduite de ce type de véhicule devrait être autorisée uniquement après validation du vrai Code de la route permis B !

Gio - 06/09/2025 10:46:37


Personnellement je ne pense pas que modifier radicalement ces voiturettes, changera grand chose, a part une augmentation considerable de lz tarification. Cela reste une mobilette carrossée. Juste plus large, ce qui en effet hors aglomeration peut poser probleme, mais est-ce leur endroit de fonctionnement, avec une mobilette, on peu faire des dizaines voire centaines de km, mais est-ce leur finalité, non. Es voiturettes doivent rester dans un rayon proche du domicile et surtout ne pas effectuer de trop longs deplacements. Airbag, abs et autre systèmes de sécurité ne vont faire qu'augmenter la tarification. Une connaissance certaine de la reglementation de base devrait être obligatoire, disons une version simplifiée du permis, adapté a ce genre de vehicule et aux restrictions d'éloignement hors aglomeration... Je ne sais pas s'il y a une bonne solution, mais le probleme n'est pas dans la fragilité de la structure.

Ménéec Gilbert - 06/09/2025 09:25:52


Bonjour, déjà en ce qui concerne la sécurité elle sont au même norme que les voiture des année 60 ,que elle Même ne possédait pas D'ABS, n'y d'airbag, je ne suis pas d'accord avec vous pour y imposé l'obligation des système qui augmenterais leur prix d'achat, les personnes qui achète ce type de véhicule le savent qu'elle ne sont pas munis n'y d'airbag ,n'y d'ABS , vous voudriez une formation plus pousser, là une fois de plus je n'en vois pas la l'utilité , que pour apporté plus de frais pour la personnes qui le passe un marché parallèle pour les auto écoles qui on réussis déjà à séparer tous les permis les un des autres , alors qu'il n'y avait pas d'utilité, un exemple simple les permis lourd on fait l'objet de c'est séparation en aucune utilité que pour enrichir les auto écoles et de plombé les candidats à la pratique des participants de cette catégorie lourds avant que ce soit séparer ils n'y avait que trois type de permis lourds aujourd'hui ils y à autant de catégorie que de permis une arnaque totale avec des formateurs qui ne connaisse que le minimum, c'est à dire riens et sont fautive de la mauvaise conduite des conducteur d'aujourd'hui, les norme automobile sont respecté pour ce types de véhicule, dans les année 60 les véhicule n’était pas plus sécuriser que ces petite voiture sans permis ils n'y avait pas de ceinture que un rétroviseur et même sur celle d'avant 60 que celui de l'intérieur, les véhicule sans permis sont juste disproportionner avec les véhicules normale , ils à une chose qui les protège c'est leur vitesse des 45 kms/h.

Max - 30/08/2025 10:14:52


Les voitures sans permis sont des calamités sur les routes, certains font n'importe quoi jusqu'à ne pas y respecter le code . Les enfants des Bourges qui possèdent ce genre de cercueil roulant sont des inconscients.