L’hybride est-elle la motorisation préférée des Français ?

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En 2024, un tournant historique s’opère sur le marché automobile français : pour la première fois, les véhicules hybrides dépassent les modèles à essence dans les ventes de voitures neuves. Avec une progression de 36 %, l’hybride s’impose désormais comme la motorisation la plus prisée des automobilistes français, reléguant le moteur thermique et même le moteur électrique au second plan. Cette évolution, loin d’être une surprise, s’inscrit dans un mouvement amorcé depuis plusieurs années et accéléré par les impératifs écologiques et réglementaires européens.

Un changement de cap inévitable

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon NGC-Data®, 575 310 voitures hybrides (essence mild hybrid ou full hybrid) ont été immatriculées en 2024, soit une augmentation de 40 % par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, l’essence accuse une baisse de 21 %, l’électrique recule légèrement (–2,6 %), et l’hybride rechargeable perd 12 % de parts de marché. Le diesel, autrefois dominant, continue sa descente aux enfers avec une chute de 27 %.


Ce basculement n’est pas vraiment surprenant, d’un côté, la démocratisation des technologies hybrides, plus abordables et mieux connues du public. De l’autre, les nouvelles normes européennes, comme la réglementation CAFE, qui contraignent les constructeurs à baisser leurs émissions de CO₂ sous peine de lourdes amendes. Dans ce contexte, l’hybride apparaît comme une bonne solution de transition.

Top 5 des modèles hybrides en 2024 :

Toyota Yaris Cross : 33 809 immatriculations (+9 %)
Toyota Yaris : 33 024 immatriculations (+32 %)
Renault Clio : 32 754 immatriculations (+34 %)
Peugeot 3008 : 25 707 immatriculations (+161 %)
Peugeot 208 : 24 418 immatriculations

Pourquoi les Français choisissent l’hybride

Selon le Baromètre Énergies de L’argus et leboncoin auto, l’hybride est désormais la motorisation la plus envisagée par les acheteurs, avec 38 % des intentions d’achat, contre 22 % pour l’essence et 16 % pour le diesel.
Les raisons de ce succès :

Moins de consommation de carburant : un hybride consomme en moyenne 15 à 25 % de carburant en moins qu’un thermique classique.
Moins d’émissions : il respecte les ZFE (zones à faibles émissions) instaurées dans les grandes métropoles.
Pas d’angoisse d’autonomie : contrairement à l’électrique, l’hybride n’a pas besoin de recharge pour fonctionner.
Coûts maîtrisés : des prix à l’achat plus abordables, surtout avec les systèmes mild hybrid qui se généralisent.

Cette technologie s’adapte aussi bien aux longs trajets qu’aux trajets urbains. Chez ceux qui parcourent plus de 20 000 km/an, l’hybride dépasse même le diesel (31 % contre 27 % d’intentions d’achat).


L’électrique patine


Longtemps perçue comme la solution d’avenir, la voiture électrique connaît une année difficile. En 2024, ses ventes baissent de 2,6 %. 

Les raisons sont multiples :

• Autonomie jugée encore trop faible
• Manque d’infrastructures de bornes de recharge
• Prix encore élevés
• Doutes sur l’impact écologique réel des batteries

Cependant, l’électrique progresse dans les intentions d’achat (27 % dans le neuf), mais peine à convaincre sur le marché de l’occasion, avec seulement 10 % d’acheteurs intéressés.

Essence et diesel : la fin d’une époque ?

L’essence reste le deuxième choix en volume, avec plus de 500 000 unités vendues, mais la tendance est clairement à la baisse. Le diesel, autrefois majoritaire, représente moins de 125 000 ventes. Son avenir semble scellé, notamment en raison des restrictions dans les grandes villes et du malus au poids qui l’handicape de plus en plus.

Top 3 modèles essence :

• Dacia Sandero (+16 %)
• Renault Clio (–22 %)
• Citroën C3 (–17 %)

Top 3 modèles diesel :

• Peugeot 308 (–26 %)
• Dacia Duster (–14 %)
• Renault Trafic (+20 %, segment utilitaire)

Une transition énergétique en marche

Ce basculement vers l’hybride illustre une transition énergétique pragmatique, les automobilistes vont privilégier aujourd’hui des technologies fiables, accessibles, et adaptées à ses usages réels. L’hybride semble devenir la norme du compromis : plus vert que le thermique, moins contraignant que l’électrique, et plus économique à l’usage que le diesel.
Si l’électrique semble être l’avenir à moyen ou long terme, son adoption dépendra de nombreux facteurs : amélioration des autonomies, baisse des coûts, développement des infrastructures de recharge, et surtout maintien des aides publiques. L’hybride s’impose comme la nouvelle référence sur le marché automobile français, en réponse à une évolution réglementaire, technologique, mais aussi culturelle. La voiture de demain est en marche… et elle roule, pour l’instant, à moitié à l’électrique.