
Alors que le scandale du Dieselgate a profondément ébranlé le monde automobile en 2015, les constructeurs cherchent toujours à redorer leur image et à améliorer le bilan environnemental de leurs véhicules. Parmi eux, Renault fait figure d’exemple en poursuivant une démarche engagée depuis 2016 : la réduction volontaire des émissions d’oxydes d’azote (NOx) sur ses anciens modèles Diesel produits entre 2011 et 2015 avec pour objectif de diminuer l’impact environnemental des véhicules en circulation sans remettre en cause leurs performances ni leur conformité réglementaire.
Cette opération, gratuite et facultative, s’inscrit dans une campagne de service que le constructeur français déploie en France. Les propriétaires concernés sont invités, par courrier, à se rendre en atelier pour une mise à jour du calculateur moteur. Une action simple et utile à l’heure où les grandes villes imposent des ZFE et où la lutte contre la pollution atmosphérique devient une priorité.
Une campagne volontaire pour les Diesel Euro 5 et Euro 6b
Depuis 2016, Renault mène un vaste programme de modernisation logicielle destiné à abaisser les émissions de NOx en usage réel. Selon Renault, à ce jour plus de 70 % des véhicules Diesel Euro 6b auraient déjà bénéficié de cette mise à jour. Désormais, la marque étend la démarche aux modèles Euro 5, toujours nombreux sur les routes européennes.
Les véhicules concernés sont principalement issus de la période 2011-2015, Renault envoi aux clients une invitation pour prendre rendez-vous dans le réseau Renault afin d’effectuer cette mise à jour gratuite.
Une mise à jour du calculateur moteur
La mise à jour proposée en atelier repose sur deux ajustements principaux du logiciel de gestion moteur : une extension de la plage de fonctionnement de la vanne de recirculation des gaz d’échappement et une adaptation des conditions d’activation du piège à NOx, permettant de mieux couvrir la diversité des situations de conduite.
Selon Renault, ces ajustements permettent une diminution mesurable des émissions polluantes, sans effet négatif sur la consommation de carburant ni sur les performances du véhicule. Renault rappelle que les véhicules restent conformes aux normes d’homologation en vigueur et que cette initiative vise à renforcer la maîtrise des émissions polluantes en usage client.
Une intervention rapide, gratuite et non obligatoire
Contrairement à un rappel constructeur imposé, cette campagne est 100 % volontaire.
Les propriétaires sont libres d’accepter ou non l’intervention. En cas de refus, ils doivent simplement signer un document attestant leur décision.
L’opération est gratuite et dure une trentaine de minutes en moyenne. Elle est réalisée dans l’ensemble du réseau Renault.
Une démarche volontaire, mais aussi stratégique
Derrière l’aspect écologique, cette campagne représente également un enjeu stratégique pour la marque au losange :
Préserver l’image de Renault : en agissant sans y être contrainte, la marque cherche à se démarquer des constructeurs accusés d’avoir triché sur leurs systèmes antipollution.
Renforcer la fidélisation client : une opération gratuite et bien communiquée peut renforcer le lien de confiance entre Renault et ses clients.
Préparer l’avenir : dans un marché en pleine transition vers l’électrique, afficher une politique environnementale proactive contribue à moderniser l’image de Renault. Cette approche illustre une volonté d’éco-responsabilité mesurée, en valorisant les technologies Diesel existantes plutôt que de les condamner brutalement.
Le rôle des NOx dans la pollution automobile
Les oxydes d’azote (NOx) constituent l’un des polluants les plus nocifs émis par les moteurs Diesel. Ils contribuent à la formation d’ozone troposphérique et de particules fines, aggravant les maladies respiratoires et cardiovasculaires.
En milieu urbain, les NOx sont particulièrement problématiques car ils participent à la dégradation de la qualité de l’air. Ils favorisent la pollution de proximité, directement respirée par les habitants. Ils ont un impact climatique indirect via la formation d’ozone, un gaz à effet de serre secondaire.
Un petit geste pour l’air, vers un parc automobile plus propre
Avec cette campagne, Renault démontre qu’il est possible de réduire la pollution des véhicules déjà en circulation sans les condamner prématurément. En lançant cette opération volontaire de mise à jour logicielle, Renault confirme sa volonté d’agir concrètement pour la qualité de l’air, sans y être contraint par une réglementation. D’autres constructeurs pourraient suivre l’exemple et lancer des campagnes de mise à jour volontaires pour réduire leurs propres émissions polluantes.
Une approche qui contraste avec les communications plus opaques qui ont suivi le Dieselgate. Dix ans après les révélations de 2015, plusieurs associations de défense environnementale viennent de déposer un recours en justice contre l’État français pour « inaction », dénonçant le faible nombre de rappels de véhicules réellement effectués.


